Le sucre

par | Mai 16, 2025 | Santé

Faut-il vraiment dire adieu au sucre ?

Comprendre le sucre : ce qu’on ignore souvent

 

Introduction

Difficile d’échapper au sucre aujourd’hui. Il est partout : dans les produits sucrés, bien sûr, mais aussi dans une multitude d’aliments transformés. Si sa consommation a explosé au cours des dernières décennies, c’est aussi le cas des maladies qui y sont liées. Faut-il pour autant le supprimer complètement de notre alimentation ? Ou pouvons-nous apprendre à mieux le connaître pour mieux le gérer ?

 

Derrière le mot « sucre », se cache une réalité bien plus large qu’on ne le pense. Il existe plusieurs types de sucres, chacun ayant des effets différents sur notre organisme.

Les sucres naturels

Ce sont ceux que l’on retrouve naturellement dans les aliments non transformés : les fruits, les légumes, le lait, ou encore les céréales complètes. Ils apportent des nutriments essentiels, des fibres, et sont assimilés plus lentement par le corps.

Exemples :

  • Le fructose, présent dans les fruits ;
  • Le lactose, dans les produits laitiers ;
  • Le maltose, dans les grains et certains légumes ;
  • Le miel, dont la composition naturelle est riche mais reste sucrée.

La présence de ces sucres dans un aliment n’est pas problématique en soi, car ils s’intègrent dans un tout nutritionnel cohérent.

    Les sucres ajoutés

    Ce sont les sucres incorporés lors de la fabrication des aliments, dans le but d’améliorer le goût ou la texture. On les retrouve dans presque tous les produits transformés : céréales, plats préparés, biscuits, sauces…Le plus connu est le saccharose, mais on trouve aussi du sirop de glucose-fructose, très utilisé dans les boissons et les confiseries. Les sucres sont généralement consommés en trop grande quantité, souvent sans même s’en rendre compte.

    Les sucres cachés

    Certains aliments contiennent du sucre sans que cela ne soit évident. Des produits comme les sauces industrielles, les soupes en brique, les produits “allégés” ou les yaourts aromatisés peuvent contenir plusieurs grammes de sucre ajouté par portion. C’est pourquoi il est essentiel d’apprendre à lire les étiquettes et à repérer les termes utilisés pour masquer la présence de sucre (dextrose, maltodextrine, sirop…).

    Un impact profond sur le métabolisme

    Lorsque le sucre est consommé en trop grande quantité, il perturbe l’équilibre du métabolisme.

    Hyperglycémie chronique

    Le taux de sucre dans le sang reste élevé, ce qui fatigue le pancréas et dérègle la gestion de l’énergie.

    Résistance à l’insuline

    Les cellules deviennent moins sensibles à l’action de cette hormone, ce qui pousse l’organisme à en produire toujours plus.

    Fatigue et hypoglycémie réactionnelles

    Après un pic de sucre, la chute est souvent brutale, provoquant des coups de fatigue, des fringales ou des troubles de la concentration.

    Déséquilibres digestifs

    Le sucre en excès peut nourrir certaines bactéries pathogènes dans le microbiote intestinal et favoriser des troubles comme les ballonnements, l’inconfort digestif ou les candidoses.

    Glucides simples et complexes :
    pourquoi c’est important

    Glucides simples

    Ce sont des molécules simples, rapidement digérées.

    Résultat : un pic de glycémie, puis une chute brutale. C’est ce yo-yo qui peut entraîner des fringales, une prise de poids, voire une fatigue chronique. 

    À long terme, ils sont associés à un risque accru de diabète de type 2 et de déséquilibres métaboliques.

    Glucides complexes

    À l’inverse, les glucides complexes libèrent leur énergie plus lentement. Ils sont plus intéressants sur le plan nutritionnel, notamment pour la stabilité de la glycémie.

    On les trouve dans les céréales complètes, les légumineuses, les légumes. 

    Ils permettent de maintenir un bon niveau d’énergie tout au long de la journée et contribuent à une meilleure gestion de la faim.

    Le sucre et les grandes maladies de notre époque

     

    Obésité et diabète de type 2 : un lien direct

    Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), une consommation élevée de sucres ajoutés est l’un des facteurs majeurs de la progression de l’obésité et du diabète de type 2 dans le monde.

     Le sucre, lorsqu’il est consommé en excès et régulièrement, entraîne une production d’insuline plus fréquente et plus intense. À terme, cela sature les cellules, crée une résistance à l’insuline, et ouvre la voie au diabète. 

    En France :

    • 6 millions de personnes vivent aujourd’hui avec le diabète.
    • Près de 50 % de la population adulte est en situation de surpoids ou d’obésité.
    • Et ce sont souvent les enfants et adolescents qui sont les plus exposés, car les produits sucrés font partie intégrante de leur alimentation dès le plus jeune âge (pâtisseries, sodas, goûters industriels…).

    Maladies cardiovasculaires : un ennemi silencieux

     Le sucre n’impacte pas seulement la glycémie. Il joue aussi un rôle dans le déséquilibre lipidique : il augmente la production de triglycérides et peut faire baisser le “bon cholestérol” (HDL).
    Résultat : le risque de maladies cardiovasculaires s’élève.

     Des études ont montré qu’une alimentation riche en sucres ajoutés augmente significativement le risque de :

    • Hypertension artérielle
    • Accidents cardiovasculaires
    • Syndrome métabolique, qui regroupe plusieurs désordres (obésité abdominale, troubles du cholestérol, glycémie élevée…)

     

    Inflammation : une source silencieuse de douleurs chroniques

    Le sucre ne fait pas “mal” directement, mais il peut alimenter l’inflammation chronique dans le corps.

     

    Cette inflammation de bas grade est impliquée dans un grand nombre de pathologies :

    • Arthrose : le sucre peut favoriser la dégradation des cartilages via l’inflammation systémique.
    • Maladies auto-immunes : il aggrave le terrain inflammatoire sur lequel se développent certaines pathologies.
    • Problèmes de peau : acné, eczéma ou psoriasis peuvent être aggravés par une alimentation trop riche en sucres rapides.
    • Sur le long terme, ce terrain inflammatoire perturbe le bon fonctionnement des organes, accélère le vieillissement cellulaire et affaiblit le système immunitaire.

    Inflammation : une source silencieuse de douleurs chroniques

    Le sucre ne fait pas “mal” directement, mais il peut alimenter l’inflammation chronique dans le corps.

    Cette inflammation de bas grade est impliquée dans un grand nombre de pathologies :

    • Arthrose : le sucre peut favoriser la dégradation des cartilages via l’inflammation systémique.
    • Maladies auto-immunes : il aggrave le terrain inflammatoire sur lequel se développent certaines pathologies.
    • Problèmes de peau : acné, eczéma ou psoriasis peuvent être aggravés par une alimentation trop riche en sucres rapides.
    • Sur le long terme, ce terrain inflammatoire perturbe le bon fonctionnement des organes, accélère le vieillissement cellulaire et affaiblit le système immunitaire.

    Pourquoi sommes-nous accros naturellement au sucre ?

    Si tu as déjà eu du mal à dire non à un carré de chocolat après le repas, ou à t’arrêter à une seule cuillère de glace… tu n’es pas seul. Notre attirance pour le sucre n’est pas un défaut de volonté. C’est un mécanisme naturel, profondément ancré dans notre corps, notre cerveau et nos habitudes sociales.

    Une attirance héritée de l’évolution

     Notre préférence pour le goût sucré ne date pas d’hier. Elle remonte à l’époque où l’homme préhistorique devait trouver rapidement de l’énergie pour survivre. Le sucre, sous forme de fruits ou de miel, était :

    • Facile à consommer,
    • Riche en calories,
    • Rare et précieux.

     

    Ce goût pour le sucré est donc inscrit dans notre patrimoine génétique. Il nous a permis, à une époque, de choisir les aliments les plus énergétiques dans un environnement hostile. Aujourd’hui, ce réflexe est toujours là… sauf que l’environnement a changé. L’offre de sucre est illimitée, omniprésente, et surtout beaucoup plus concentrée qu’avant.

    Les mécanismes biologiques de la dépendance

    Le système de récompense du cerveau

     Lorsque nous consommons du sucre, cela déclenche une libération de dopamine, une molécule liée au plaisir et à la récompense. C’est la même voie neurologique que celle activée par certaines drogues, même si l’intensité est différente.

    Ce circuit de récompense est puissant. Il nous pousse à répéter l’acte qui procure du plaisir, souvent sans réfléchir. Résultat : plus on mange sucré, plus le cerveau réclame de sucre.

    L’effet insuline / glycémie

    Après une prise de sucre rapide (barre chocolatée, soda, sucrerie…), la glycémie s’élève brutalement. Le corps réagit en produisant de l’insuline, qui fait chuter le taux de sucre dans le sang.

     Mais cette chute, souvent trop rapide, déclenche une sensation de fatigue ou de faim soudaine… qui nous pousse à consommer encore du sucre. Et le cycle recommence.

     Ce phénomène est à l’origine du fameux « coup de barre » après une collation sucrée : le corps entre dans une spirale de dépendance physiologique.

    Quand le sucre devient un refuge émotionnel

    Le sucre comme réponse au stress :

    Au-delà des réactions biologiques, le sucre peut aussi devenir un mécanisme de compensation émotionnelle. Lors de stress, d’ennui, d’anxiété ou de frustration, le cerveau cherche une source de réconfort rapide. Le sucre, en stimulant la dopamine, procure une sensation apaisante, même si elle est temporaire.Ce réflexe devient alors automatique : on mange sucré pour se sentir mieux, sans même avoir faim. Et ce comportement peut s’installer comme une véritable habitude conditionnée.

    Le rôle de la culture et du marketing :

    La consommation de sucre n’est pas seulement biologique ou émotionnelle, elle est aussi culturelle. Depuis l’enfance, nous sommes exposés à :

    • Des publicités très attractives pour les produits sucrés,
    • Des codes sociaux où le sucre est associé à la fête, à la récompense, au plaisir,
    • Des habitudes alimentaires ancrées (dessert sucré après chaque repas, bonbons pour les enfants, goûter sucré à l’école…)

     Cette normalisation rend la modération difficile, car elle va souvent à contre-courant des messages sociaux ou familiaux. Et l’industrie agroalimentaire joue un rôle actif dans cette banalisation, notamment à travers des stratégies marketing très ciblées chez les plus jeunes.

    Alors, faut-il arrêter complètement le sucre ?

    C’est une question que beaucoup se posent dès qu’ils prennent conscience des effets du sucre sur la santé. Et la tentation est grande de vouloir le supprimer radicalement, du jour au lendemain. Mais est-ce vraiment la meilleure solution ?

    Les dangers d’une suppression totale

     

    Arrêter complètement le sucre peut sembler être une décision saine… en théorie. En pratique, cela peut mener à :

    • Une frustration alimentaire constante,
    • Un rapport rigide ou anxieux à la nourriture,
    • Des épisodes de craquages incontrôlés ou de compulsions,
    • Une exclusion inutile de certains aliments riches en nutriments (comme les fruits, les produits laitiers, ou le miel brut).

    De plus, une privation excessive peut parfois conduire à des déséquilibres nutritionnels, voire à une relation malsaine avec l’alimentation, basée sur la peur plutôt que sur la conscience.

    Le sucre n’est pas un ennemi absolu

     

    Tous les sucres ne se valent pas. Il est important de distinguer :

    • Les sucres raffinés et ajoutés (présents dans les produits transformés, les sodas, les biscuits industriels…),
    • Et les sucres naturellement présents dans les fruits, les légumes, les produits laitiers entiers ou les céréales complètes.

    Ces derniers s’intègrent dans une alimentation équilibrée, car ils viennent accompagnés de fibres, de vitamines, de minéraux et ont un impact beaucoup plus modéré sur la glycémie.

    L’équilibre avant tout

     

    Il ne s’agit donc pas d’éliminer le sucre à 100 %, mais de faire des choix plus conscients :

    • Réduire la consommation de produits sucrés ultra-transformés,
    • Favoriser les aliments bruts et complets,
    • Réapprendre à savourer de petites quantités de sucré, sans excès ni culpabilité.

    Autrement dit, mieux vaut apprendre à vivre avec le sucre… que le fuir. C’est ce qui permet d’ancrer une relation saine et durable avec l’alimentation.

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